En ce temps-là,  la terre était couverte de forêts. Les arbres, eux,  avec leurs solides racines,  trouvaient  bien étranges ces êtres  flottants et sans  attaches. Ils essayaient bien de leur parler mais les hommes  parlaient beaucoup entre eux. Ils parlaient fort entre eux et ils ne pouvaient  pas   entendre les arbres. Et s'ils avaient réussi à entendre le langage  des arbres, il n'est pas sûr que les hommes  l' eussent  compris.  
Quand les hommes se taisaient, au moment où ils s'endormaient et  au moment où ils se réveillaient, ils entendaient tout juste l'écorce craquer sous le soleil, les feuilles bruisser dans le vent.
Sur le rivage, ils entendaient craquer les bambous, bruisser les palmes des cocotiers.
Dans la montagne, ils entendaient aussi craquer les bambous,  bruisser les feuilles du kaori.
Mais jamais aucun homme  ( ni d'ailleurs aucune femme, car  en ce temps là bien sûr, il y avait aussi des femmes)  aucun homme n'avait entendu les conseils que lui prodiguaient les arbres. Les arbres parlaient, chantaient, criaient parfois  :  Enlacez mon tronc, accrochez vous à mes branches, caressez mes feuilles. Vous ne connaissez pas  le bonheur d'être enraciné dans une  terre.  
Plus que 3 jours pour écrire en Océanie
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