mercredi 30 mars 2011

à boire et à manger


Le Ssanghwach'a était quasiment un repas. Il contenait un jaune d'oeuf et plein de jujubes, de cacahuètes et de graines de sésame.

p382,  Hwang Sok Yong Le Vieux Jardin, Zulma

J'ai peut être là la réponse à la question que je m'étais posée en choisissant au hasard un thé sur la carte écrite en coréen ( encore que semblent plutôt flotter dans ma mixture des pignons de pin). Avec des gestes, la serveuse m'avait fait comprendre que c'était bon pour la santé. Comme toute la cuisine coréenne (hansik), d'ailleurs. J'en aurais bien besoin aujourd'hui. Mais où trouver des jujubes ?

mardi 29 mars 2011

être heureux me prenait tout mon temps ( Nicolas Bouvier)


ça m'est déjà arrivé plusieurs fois  et je ne sais pas si c'est pour ça
Je sais aussi que la cigale ayant chanté tout l'été se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue.
Notre nouvelle maison est pleine de minuscules fourmis et je dois me faire violence pour ne pas rester à les observer. Pareil pour l'énorme araignée qui a tissé sa toile entre la haie et le pied de letchis et qui emballe  consciencieusement ses proies comme Christo à moins que ce soit le contraire.

Il y a aussi que j'ai l'impression de toujours raconter la même chose. Mais le simple fait de dire : "je vais faire une petite pause" me donne envie de continuer à vous raconter. Peut être que les mots et les images ne suffisent pas. Il faudrait aussi des sons : l'incensé ressac qui rythme nos nuits et les cigales  comme des scies au crépuscule.

Peut être pas une pause mais une mi temps, un entracte. je me souviens, à Lisbonne, des films qui s'arrêtaient brutalement au bon milieu pour laisser le temps aux spectateurs d'aller boire une bica avec un pastel de nata ou de bacalhau ( I y avait des bars dans les cinémas).  Choquée  Stupéfaite au départ par cet outrage, je m'y étais habituée. Est ce que ça existe toujours ?


lundi 28 mars 2011

Petit à petit






Remise en service de la petite fabrique de kataras ( je dois reconstituer mon "armée" pour juin) et des collections de plages. J'ai  aussi adapté les fondants aux pommes  de janvier aux fruits d'ici : un régal avec la papaye. Je guette l'arrivée de la saison fraîche pour déballer ma bassine à confiture qui a enfin fait le grand voyage.  Petit à petit, on reprend possession du temps qui passe.

dimanche 27 mars 2011

Au fond du Vieux Jardin





Quand il ne restait plus, après la pluie, que quelques beaux nuages disséminés dans le ciel bleu, que c'était samedi ou dimanche et que je n'avais pas de cours- nous allions faire la lessive, te souviens-tu ?


Je mettais dans une grande bassine les draps, les taies d'oreillers et de coussins, nos sous vêtements et aussi une planche, un bâton et deux ou trois savons à l'aspect un peu minable mais efficaces, et je me mettais en route, la bassine sur la tête. Tu mettais dans ton sac à dos notre déjeuner ainsi qu'un réchaud. Tu me suivais , portant d'une main un grand seau en maillechort que nous empruntions à la maison d'en bas et de l'autre un sac contenant une canne à pêche pliée, une boîte de vers et un filet. (...)


Les cailloux succédaient à une plage de sable et au bord de l'eau, il y avait deux pierres semblables à des carapaces de tortue à demi enfouies assez grandes  pour que trois ou quatre personnes puissent s'accroupir dessus. Je posais la bassine à proximité et m'installais en retroussant ma jupe ; (...)


Je me mettais enfin à laver le linge et tu t'installais plus loin pour pêcher. Je lavais d'abord les petites choses, les mouillant, les frottant sur la planche avec du savon ; puis je pliais en deux les draps et les agitais dans l'eau. Je les savonnais en les pliant plusieurs fois et les battais fort en projetant des échos joyeux sur les champs alentour et jusque dans la vallée.

J'allumais le réchaud sur la plage de sable et je posais dessus le seau dans lequel je versais de l'eau de cendre avant d'y déposer le linge bien plié. Je dois être la dernière de ma génération à avoir utilisé cette méthode pour la lessive. C'était devenu trop facile avec une machine à laver... Pendant que le linge bouillait, je me reposais, assise au bord de l'eau, regardant les vairons se ruer sans crainte vers mes pieds et mes mollets et me chatouiller avec leurs lèvres pointues. 
J'arrachais une tige de prêle des champs ou de sétaire verte et en suçais l'extrémité blanche au goût légèrement sucré. Ou je cherchais des fraises à serpents ou des morelles noires. (...)


Après avoir cédé toute la bonne place au linge, nous nous installions  enfin pour déjeuner en déroulant une natte sur le sable. Une journée où il ne se passe rien est sans doute ce que l'homme peut rêver de mieux.


Hwang Sok-Yong, Le Vieux Jardin, Zulma




ça c'était hier et avant hier, je suis plongée dans le Vieux Jardin  avec un immense plaisir. J'ai vu le film il y a trois ans et j'ai le souvenir des émotions que cette histoire m'avait donné. Mais je croyais avoir tout oublié des détails et les retrouver dans le roman est un immense plaisir. En plus, le papier des éditions Zulma est  tellement agréable à toucher.


aujourd'hui, j'écoute  Dans l'atelier fantôme d'Hervé Guibert de Vincent Josse. J'offre à chacun de mes enfants une pièce du futur rainbow warrior et je vous encourage à en faire autant.  Je m'abonne à l'Impossible. Je remets en marche l'atelier des kataras. Et je retourne dans le Vieux jardin.







mercredi 23 mars 2011

Menu du jour


Feuilles de taro d'eau du marché comme m'en préparait ma copine F.
mer couleur laitage
assiette de coquillages

C'est ça des alicaments ?

mardi 22 mars 2011

Poissons rouges


Je  sais que je ne suis pas la seule à rêver d'avoir dans son jardin un bassin avec des poissons rouges et des nénuphars.

dimanche 20 mars 2011

pas loin d'ici, juste en face


Un aller retour à Alger avec Fellag sous le Chapitô planté à Ponérihouen, pas loin d'ici.
Une randonnée avec des palmes sur le récif, juste en face avec des gentils requins. Et Poetry ...
 Le monde est grand, le monde est beau .


vendredi 18 mars 2011

Bye Iléou-Kook

Le jour où on a emménagé ici, Papaye s'est enfui. La chance qu'il revienne était presque nulle.

 Comme il y avait dans le jardin un chat aux yeux verts et à la queue d'écureuil qui lui ressemblait, il nous restait quand même un chat. Il s'est appelé Naomi mais comme c'était un chat, A. a proposé James Cook, rebaptisé KooK puis Cookie. Ici, il est d'usage de quitter une maison et de laisser son chat, c'est comme ça. 


Mais mercredi, coup de théâtre, l'ancienne locataire est venue chercher son chat qui s'appelait finalement  : Iléou?

Entretemps Papaye a choisi "la chance sur 100 qui restait" pour revenir. Tant mieux, il n'y a pas ici de temple des chats .

mercredi 16 mars 2011

Sans soleil


Hier, j'ai regardé Sans soleil de Chris Marker et j'ai lu des haikus. 
Aujourd'hui, j'ai vu un arc en ciel en traversant la Chaîne, au moment où la voix de Césaria Evora a chanté quelques secondes dans la radio ( dans la Chaîne, on ne capte aucune radio) et  l'instant a ressemblé à un haiku.  

lundi 14 mars 2011

choses qui ...

Nuit d'orage 
lisant un livre
sans trouver le repos

Shiki




Je suis retournée me baigner dans cet océan étrangement  calme  et silencieux de ce côté- ci.  

J'ai retrouvé ce soir, par hasard, quatre feuilles de ginkgo séchées, ramassées dans un parc d'Auckland à l'automne dernier , ( au printemps dernier pour les autres) dans un livre de Patrick Modiano qui s'appelle L'horizon et dont je ne me souviens presque rien.

vendredi 11 mars 2011

Plus léger qu'avant




J'ai entendu un jour un Amérindien de la nation des Kiowas évoquer une tradition ancienne. Si tu as un problème, tu caches une pierre, lourde de préférence dans tes vêtements et tu la traînes jusqu'à l'avoir résolu. Alors tu peux t'en débarrasser et reprendre ta vie plus léger qu'avant. ( H. Mankel, l'homme inquiet)


Aujourd'hui, j'ai la sensation d'avoir vider mes poches de quelques rochers. Plus rien ne va m'empêcher de me remettre au travail. En tout cas, pas mon bain quotidien...

mercredi 9 mars 2011

Pour Sophie (s)




J'ignorais qu'il était né à Wellington...

Papaye est revenu

Ce matin, en me réveillant, j'ai ricoché puis là puis .


Mais le grand événement, c'est que Papaye, disparu depuis trois semaines,  le jour même de son arrivée ici est revenu miauler devant la porte. Il s'est fait couper la moustache gauche, ça a l'air de le déséquilibrer un peu.  On ne saura jamais où il est allé... L'autre événement, c'est que j'ai trouvé un fil pour sortir du labyrinthe admission postbac. Merci M. Spiderman.

Ricochets


C'est le printemps des poètes  là bas et aussi mardi gras.  Dans ce pays sans printemps, on oublie qu'on est à la fin de l'hiver et qu'on chemine doucement vers Pâques.  Je  navigue  d'un blog à l'autre en faisant des ricochets.  ( C'est mieux que de se perdre et de perdre patience sur le portail admission post bac)


mardi 8 mars 2011

Beautiful letters



Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Aujourd'hui de bien belles lettres arrivées ex-aequo  de Charente Maritime dans la boîte à lettres.  Il reste encore de la place sur les grands placards gris...
Et j'ai trouvé le moyen de me débarrasser de la "ugly letter". Merci pour le comité de soutien, vous aurez toutes tous une carte rouge de remerciement...



lundi 7 mars 2011

avis défavorable

                                                                       Nouméa, le 28 février 2011



Madame,

A l'examen de votre candidature en qualité d'intervenante artistique dans le domaine des arts plastiques pour l'année 2011, j'ai l'honneur de vous faire connaître que le Comité d'Experts, réuni le 15 février dernier, a émis un avis défavorable au motif d'absence de production artistique locale sur les deux années antérieures (2009 et 2010)



Bon,  si j'étais insolente, je déverserai mes kataras devant le bureau des Experts comme font les agriculteurs en colère avec les abricots ou le fumier...

jeudi 3 mars 2011

katara Kombien ?


Il y a trois  plusieurs types de kataras voyageurs : ceux qui arrivent sans encombres à destination, ceux qui  reviennent à leur point de départ comme des boomerangs et ceux qui n'arrivent jamais. Il y a aussi ceux qui restent et ceux qui viendront. Et ceux qui finissent par arriver. A Bruxelles par exemple.

slow food in Nouméa


Au Centre Culturel Tjibaou, j'aimais tout sauf la cafeteria. Mais cette année tout a changé et je me réjouis d'y manger demain.

mercredi 2 mars 2011

se dégourdir les doigts

Avant c'était Papi qui me gardait toute l'année les cartons  dorés. A l'origine, c'était pour faire des cartes de Noël pas chères avec les écoliers... d'autres ont pris le relais. Qu'elles en soient remerciées. Aujourd'hui, j'ai utilisé les trois derniers morceaux de papier... ça m'a dégourdi les doigts. Ils en avaient bien besoin après ces deux mois de pérégrinations gastronomiques et amicales. Aujourd'hui le petit facteur est passé, il n'a pas de bicyclette rouge et c'est une factrice,  elle est bien sympathique mais ses collègues du téléphone n'ont pas trouvé le chemin de la maison.


mardi 1 mars 2011

Pourquoi rouge ?

Elle dit pourquoi tout ce rouge ? Et ces maisons qui pleurent des larmes de sang ?


Des larmes ou des gouttes de pluies ?


Pas du sang en tout cas, du rouge.

Un souvenir très lointain du petit Chaperon rouge, mais alors très très lointain.

Mais aussi l'occasion qui fait le larron : des grandes bandes peintes il y a longtemps mais pas très longtemps ,  abandonnées dans un coin de la maison de Rochefort  et fourrées dans ma valise bleue. Et puis le Rouge de Séoul... mais  en fait je ne sais pas POURQUOI ROUGE ?

Enfin, je lui ai fait sa carte à elle, sans larmes et sans sang. Une conversation  entre deux poissons rouges , une maison et une montagne, librement adaptée de la visite des palais  de Séoul.

Ou bien, juste pour assortir au tampon signature coréen ?

Et pourquoi dit on se faire un sang d'encre ?