mardi 26 juin 2012

Tu tweetes, toi ?


Depuis longtemps, longtemps, lui confie-t-elle, nous sommes en débat avec la mer […]. Ici, je devrais expliquer l’affaire des vagues. C’est follement compliqué, et la mer… Je vous prie, ayez confiance en moi. Est-ce que je voudrais vous tromper ? Elle n’est pas qu’un mot. Elle n’est pas qu’une peur. Elle existe, je vous le jure ; on la voit constamment […]. Quand vous viendrez, vous la verrez vous-même, vous serez tout étonné. « Tiens ! » direz-vous, car elle stupéfie. Nous la regarderons ensemble. Je suis sûre que je n’aurai plus peur. Dites-moi, cela n’arrivera-t-il jamais ? ( Henri Michaux, je vous écris d'un pays lointain)


Je ne sais plus où j'ai entendu quelqu'un dire que si Rimbaud avait été notre contemporain, il aurait tweeté.


Tu tweetes toi ?
Non, je préfère le haiku découpé avec des ciseaux dans les nouvelles du jour.


Ryôichi Wagô lui, a tweeté. Après le tremblement de terre, le tsunami et l'explosion de la centrale de Fukushima. Des poèmes.


Dans un refuge de Kesennama
un enfant qui a perdu sa mère
est endormi, son cahier ouvert.
Il a écrit : "Maman , j'espère 
que je te reverrai." Je m'incline 
en silence. Les larmes. 
    ( Shi no mokurei*)



Je m'incline devant une tête
de poisson. Qu'as tu vu, dans
 le tsunami, qu'as tu vu qui 
ne t'a laissé que la tête
vanité, vanité
(Shi no mokurei)




 *poèmes pour un hommage silencieux

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