lettre océan

Ce matin, en me réveillant, juste quand vous allez vous coucher, j'ai trouvé de bien jolis mots dans ma boite à lettres, de jolis accusés de réception de kataras de poche. En voici un extrait de ces mails matinaux  qui me rappelle que j'avais le projet de regagner l'Europe en cargo mixte via le canal de Panama. Il est sans doute temps de l'organiser.


LETTRE-OCÉAN 
La lettre-océan n’est pas un nouveau genre poétique C’est un message pratique à tarif régressif et bien meilleur marché qu’un radio 
On s’en sert beaucoup à bord pour liquider des affaires que l’on n’a pas eu le temps de régler avant son départ et pour donner des dernières instructions 
C’est également un messager sentimental qui vient vous dire bonjour de ma part entre deux escales aussi éloignées que Leixoës et Dakar alors que me sachant en mer pour six jours on ne s’attend pas à recevoir de mes nouvelles Je m’en servirai encore durant la traversée du sud-atlantique entre Dakar et Rio de Janeiro pour porter des messages en arrière car on en peut s’en servir que dans ce sens-là 
La lettre-océan n’a pas été inventée pour faire de la poésie 
Mais quand on voyage quand on commerce quand on est à bord quand on envoie des 
lettres-océan 
On fait de la poésie.


Blaise Cendrars ( via Florence)




Semaine de silence. Les cartons se remplissent. Les valises aussi. Les cartes de voeux aussi.  Les haikus continuent de s'écrire. Les pétards pètent à l'approche de Noël, calendrier de l'avent sonore et précoce. Les guêpes défendent les rares letchis que les oiseaux n'auront pas mangé, elles m'ont piquée. 
Une faille dans le dispositif kataras, les cambrioleurs cambriolent,  aiment le chocolat, restituent leurs larcins mais oublient leurs claquettes, Cendrillon aux grands pieds. Mais il n'y a toujours pas d'images. Et très peu de son. 


Et pour Florence, une lettre océan d'Apollinaire