samedi 7 juillet 2012

Ma petite confiserie locale


Comment devient - on gourmand ( e) ?  Nait-on gourmand (e) ? Y a t il un gêne de la gourmandise ?
Ce qui est sûr, c'est qu'être gourmand est gênant  dans un monde où la minceur est  un idéal.
Tandis que je réfléchis toujours au Festin de la fin, je me demande si mon livre de chansons d'enfance n'est pas à l'origine de mon pêché numéro 1 ? Et en particulier, la chanson Dame Tartine. Je passais des heures à regarder  la double page de mon grand livre bleu.
Je me souviens de mon parrain qui était un gourmand notoire et qui prononçait des mots énigmatiques mais emplis de promesses  comme "vacherin" ou "omelette norvégienne" . Je ne voyais pas du tout ce que ça pouvait être mais ça me faisait rêver. Je ne vois d'ailleurs toujours pas très bien.

Souvent le nom de la " gourmandise " ( car le mot désigne à la fois le pêché, le penchant et l'aliment convoité) vaut largement la gourmandise elle même.  Et savourer le mot est moins préjudiciable à  la ligne. Encore que quelqu'un m'a dit que saliver devant un gâteau est pire que de manger le gâteau en terme de prise de poids, j'y crois pas trop.
De même les bocaux des marchands de bonbons de notre enfance en mettaient plein la vue et sans doute moins  plein le gosier...


Je trouvais beaux les coquillages  remplis de caramel coloré vendus à la boulangerie  qu'on suçait mais décevants au goût et super irritant au coin de la bouche.
Un mercredi après midi,  j'entrepris de remplir de caramel ma collection de coquillages.  
Transgressant un interdit et  prenant le risque d'endommager la plaque de cuisson en inox à laquelle mon père tenait beaucoup, je ne réussis qu'à me brûler copieusement les mains en versant  le caramel brûlant dans les coques, les lavagnons et les petoncles collectés l'été à la plage d'Aytré.

Je me souviens que  certains mots de la chanson  Dame Tartine ( croquets, échaudés ...) étaient des énigmes . Je me souviens du début. Je me souviens que l'idée d'épouser un homme coiffé d'un fromage blanc même beau m semblait une idée bien étrange.

Il était un' dame Tartine
Dans un beau palais de beurr' frais
La muraille était de praline,
Le parquet était de croquets,
La chambre à coucher
De crème de lait,
Le lit de biscuits,
Les rideaux d'anis.





Dans ma petite confiserie locale, il y aurait du Belaï sucré, du petit pain métisse et des pommes d'amour kanak. 
Le Belaï est un mélange de coquillages et de morceaux de coraux qui s'échouent plusieurs fois par an sur les plages du centre de l'île d'Ouvéa  ( Iaai en langue ) et que l'on  récolte.
" on s'en sert pour faire joli et propre dans les unjaé, les vérandas de chez nous ou dans les cases qui n'ont pas de dalle en ciment. Parfois c'est toute la  cour des maisons, les chemins de circulation  ou les jardinières" explique Tehui Troncadjo. ( source les Nouvelles Calédoniennes du 2 juillet 2012)
Les pommes kanak sont des petits fruits dont le goût évoque un peu la pomme et c'est la saison mais ce n'est pas facile à trouver.  C'est aussi le titre en anglais d"un livre de nouvelles  de Dewé Gorodé dont le nouveau roman est dans le bateau entre là bas et ici. On l'attend pour la fin du mois.
Dans mon enfance, la pomme d'amour était une gourmandise convoitée mais interdite je ne sais pas pourquoi on n'y avait pas droit.

3 commentaires:

  1. J'ai ri, c'est vrai tout cela, quel souvenir agréable !

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  2. les gâteaux dans les bocaux me font envie, surtout les petits bonhommes.

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  3. il parait que ça s'appelle des roudoudous, ces coquillages à sucer.
    Et les bonshommes de pain métis sont délicieux.

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