samedi 20 août 2011

plein emploi d'eux mêmes et du monde





Il me tend une feuille. Il y est question de Bartleby, le personnage de Melville ( un modèle ?), du Facteur Cheval, mon grand père adoptif et de Kurt Schwitters, mon artiste préféré.

"l'espace de ce temps à la fois très occupé et très libre par lequel les hommes se dégagent de la sphère productive pour déboucher sur l'utopie active d'une sorte de plein emploi d'eux mêmes et du monde.
"Plein emploi" dont l'art, à condition qu'on le considère lui aussi de plain-pied, c'est à dire hors du "monde de l'art" est sans doute l'exposant le plus vif et le plus répandu, mais qui existe aussi tout autrement  comme en une friche qui serait aussi une réserve, utopie qui commence et recommence à chaque accroc dans le tissu tramé des travaux et des jours :

à même un chemin de campagne, comme ce chemin près de Hauterives où un jour une pierre ( "une pierre molasse, travaillée par les eaux et par la force des temps" surgit pour imposer au facteur Cheval ce qui devint dès lors pour lui le but exclusif de son existence, sa voie de sauvetage, de sortie et de réintégration,

à même les rues des villes aussi bien - et le facteur allongeant sa tournée et traînant le pas serait ici Kurt Schwitters qui lui aussi, par delà ses collages et ce qu'ils sauvaient du monde, en vint à édifier autour de lui, avec le Merzbau, son propre " palais idéal", construction-coquille enrobant l'atelier et formant et formant un réseau serré de curios, de fragments et d'objets chargés, tous soustraits à leur passé servile comme à leur rejet




Jean Christophe Bailly  dans Vacarme ( pour lire le reste)

C'est exactement ça.



Sur la cheminée de la rue Clémot, à moins que je ne les aie rangées dans  la vitrine en face, il y a des pierres ( molasses ?)  que j'ai ramassées sur le chemin du cimetière de Hauterives.  Comment vérifier ?





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