Certains naissent enracinés et d'autres déracinés. d'autres encore naissent sans racines. Il n' y aucun mérite à naître ici ou là. C'est comme ça. J'ai longtemps envié les histoires des autres. Les épopées familiales des autres.
Je suis née il y a cinquante ans à
Orléans. Mes parents venaient de régions différentes et avaient
trouvé du travail chez les Américains qui avaient encore à
l'époque des bases militaires en France. J'ai vécu mes premières
années au 16 ème étage d'une tour qui surplombait une voie ferrée,
une église qu'on disait alors futuriste et la maison d'arrêt sur
laquelle donnait la fenêtre de ma chambre d'enfant.
Il aurait fallu un gigantesque banian
pour trouver dans un tel lieu des racines et les banians ne
poussent pas à Orléans. Je suis née sans racines et j'ai depuis
longtemps une fascination pour les hommes et les femmes enracinés.
J'ai sans doute comblé ce manque en choisissant le voyage comme mode
vie.
Est ce le bruit des trains qui a
accompagné toute mon enfance ou mes ancêtres cheminots qui m'ont
donné envie de lever l'ancre ? Est ce le nom de mes camarades de
classe ou leur lieu de naissance qui m'ont invité au voyage ? Ou
les cartes et les planisphères accrochés sur les murs de l'école ?
En tous cas, c'est l'école qui m'a
donné le goût de la poésie et de l'écriture. Enfant, j'hésitai
entre le métier de poète ou celui de maîtresse d'école. Comme je
suis raisonnable, j'ai étudié le journalisme.
J'ai exercé ce métier pendant cinq
ans et je me suis rendue compte que mon amour de l'écriture n'y
trouvait pas son compte.
Très émouvant tout cela pour moi et comme c'est bien dit.
RépondreSupprimerquel endroit étrange quand on y pense et quelle idée étrange de mettre des terriers à habiter le ciel.
RépondreSupprimerdes terriens pas des terriers
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