transport
commun, sur la ligne bleue et sur la ligne violette
(
je vous salue dans le silence, 3ème partie)
Il
y a longtemps que je voulais amener mes kataras* dans les rues de
Nouméa. L'exposition « La ville et ses chemins de traverse »
m'en donne l'occasion.
Je
vis loin de Nouméa et je m'y sens étrangère. J'ai cherché à
renouveler mon regard sur la ville, à trouver une autre manière de
l'explorer : j'ai pris le bus.
J 'ai
pris la ligne bleue qui traverse la ville d'ouest en est et d'est en
ouest puis la ligne violette qui va du nord au sud et du sud au nord,
deux lignes de bus qui passent à proximité du Centre d'art.
Nouméa,
ville océanienne ? s'interroge Dorothée Dussy dans son livre sur
la ville de Nouméa, sa géographie, son histoire et ses habitants.
Une
ville océanienne, sans aucun doute quand on voyage en bus même si
les arrêts s'appellent Jean Moulin ou 18 juin. Les chemins
suivis par les bus dévoilent d'autres villes dans la ville, il y a
du visible et de l'invisible, du tape à l'oeil et du caché.
Il y a aussi des rencontres aux arrêts de bus.
C'est
aux arrêts de bus couverts de signes que j'ai décidé
d'installer mes kataras de façon éphémère, à proximité du
Centre d'art, puis pendant la durée de l'exposition du 24 mai au 29
août sur l'itinéraire des lignes bleue et violette, les offrant au
regard des passagers et des passants (et les offrant tout court).
A
ces « voyageurs quotidiens », je dédie la
troisième partie de Je vous salue dans le silence**
*Peu
de temps après mon arrivée à Canala, j'ai commencé à
peindre ces masques que j'ai appelé « katara », mot
que j'ai emprunté à la langue xaracuu. J'ai ramassé ces restes
de palmes au milieu des feux ou au pied des cocotiers, taillés
par les hommes. Ce sont la forme et la taille de chaque palme
qui me dictent le graphisme. En séchant, le masque se modifie
encore, comme s'il continuait à vivre , il rétrécit ou
s'élargit, se tord dans un sens ou dans l'autre. Ces kataras
sont pour moi comme des mots que je n'arriverais pas à prononcer
ou qu'on n'arriverait pas à entendre : une tentative pour
communiquer avec mon environnement : naturel, humain et
maintenant urbain. Des messages, des messagers.
**La
première partie ( une natte, 31 haikus, 50 masques) :dédiée aux
femmes de
Canala a
été présentée au Centre d'art pendant le Festival des arts
mélanésiens en
2010.
La
seconde ( Un autoportrait en Océanie : 5 valises, une malle, 50
masques) dédiée
aux
élèves du lycée agricole de Pouembout est actuellement au Centre
Culturel
Tjibaou
dans le cadre de l'exposition Ko Neva.
J'adore la première photo !
RépondreSupprimerau départ, il n'y avait pas d'humains sur les photos et puis il y a eu des rencontres. Cécilia m'a convaincue de choisir celle ci et elle avait raison. Merci Sophie.
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